La passion

Juin 2004, nous sommes à Majorque dans l’ancienne verrerie Vidreirias Gordiola près d’Algaida. Il fait très chaud, les fours fonctionnent à plein régime : les hommes sont en sueur et ils jouent avec le verre en fusion, l’étirent, le soufflent, le façonnent. Je regarde fasciné ce travail et je reviendrai plusieurs fois pour les voir, notamment un vieux verrier de 83 ans avec qui j’échange quelques mots.

En mars 2005, je décide de me lancer dans l’aventure du verre soufflé. Je rencontre dans la Drôme à Montoison, Éric Laurent et son épouse Agnès. Éric va m’apprendre les bases du soufflage jusqu´en novembre 2008, tel qu’il les a reçues à la verrerie d’Alex à 14 ans en tant qu’apprenti. Éric m’apprendra également durant cette période à souffler et à travailler le verre sans four de fusion.

Parallèlement à ma formation dans la Drôme, sur plus de trois ans, avec l’aide d’Éric, je vais construire mon atelier à Charleville-Mézières afin de mettre en pratique son enseignement.

L’atelier sera opérationnel le 4 avril 2008. Depuis, je ne cesse de le développer avec l’aide de Serge Delhorbe qui est un spécialiste des fours et de leur maintenance.

Compte tenu de sa croissance en matériel et de son exiguïté, une opportunité immobilière s’est présentée en 2015 et s’est conclue par une acquisition, en décembre de cette année-là, d’un ensemble immobilier sur la commune de Monthermé comprenant une ancienne usine, « une boutique » comme on les appelle dans la vallée de la Meuse.

L’Atelier a donc fermé ses portes, à Charleville-Mézières en mai 2016, pour les rouvrir en mars 2017. Neuf mois d’arrêt pour déménager, reconstruire et me permettre de travailler dans un vaste espace fonctionnel et adapté à mon activité. Cet espace me permettra de proposer à celles et ceux qui le souhaiteront de partager ensemble un espace de création, de production et de formation.

J’ai complété cette solide formation initiale avec Éric par un travail spécifique avec des maîtres-verriers internationaux à l’Université de Verre de Sars-Poteries (Xavier Lenormand, Simon Muller, Lucio Bubacco, Scott Chasseling, John de Wit).

Parallèlement en 2007, j’ai rencontré Constant Beerden et son épouse Nathalie Collard, dont les conseils et le soutien tant moral que matériel ont été de précieux atouts.

C’est aussi, une plongée inattendue vers mes racines familiales. En effet, j’ai découvert que ma famille paternelle était liée avec le verre. Le plaisir que j’ai aujourd’hui de travailler cette matière,  j’en éprouve une impression de partage avec mes aïeux qui eux n’avaient pas eu forcément le choix mais qui, je le sais, ont pratiqué leur métier avec la plus grande dignité.

Cette aventure, c’est aussi un apprentissage tous les jours renouvelé qui apprend l’humilité, la modestie et qui me rappelle que rien n’est acquis. Elle n´aurait pu exister sans les personnes qui m’ont entouré dès le départ et qui le font encore pour que je puisse avancer.

Qu’elles en soient mille fois remerciées.

                                                                                                       C C

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